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Libération

Face aux suicides, Renault amorce une autocritique

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Plan d'action après la mort de trois ingénieurs du Technocentre.
publié le 17 mars 2007 à 6h41

C'est assez rare, une entreprise qui se remet en cause. Au moins un peu. Vendredi, Gérard Leclerq, le tout nouveau DRH du groupe Renault, présentait à la presse son plan pour améliorer «les conditions de vie» au Technocentre de Guyancourt (Yvelines), où sont conçus les véhicules au losange. Des «actions concrètes» réclamées par Carlos Ghosn, le PDG du groupe automobile, après trois suicides d'ingénieurs et de techniciens en quatre mois.

Insuffisances. La direction de Renault découvre que l'hyper-rationalisation a des ratés. Que les ratios et les objectifs ne suffisent pas à mener les hommes. «Nous nous interrogeons sur ce qui dans notre fonctionnement a pu interférer avec la vie de ces personnes et les amener à ce geste», reconnaît Gérard Leclerq. Avec ce «plan d'actions», le constructeur automobile reconnaît, en creux, les insuffisances de l'encadrement et la surcharge de travail depuis le lancement du Contrat 2009 de Ghosn, qui prévoit la sortie de 26 nouveaux véhicules d'ici à 2009. «C'est un changement notable par rapport à l'attitude qui consistait à nier toute implication de la sphère professionnelle dans les actes de désespoir qui ont marqué ces derniers mois», note la CGT dans un communiqué.

Renault s'engage ainsi à embaucher 110 salariés supplémentaires, et jusqu'à 200 intérimaires. Et propose, pour mettre de la convivialité dans un lieu de travail gigantesque, où travaillent 12 000 personnes, de créer une Journée de l'équipe, chaque année,