«J'étais infirmier en métropole depuis 1981. Il y a quatre ans, j'ai été nommé dans un hôpital psychiatrique guadeloupéen. En vingt-cinq ans de carrière, je n'avais jamais éprouvé le besoin de me syndiquer. Et pourtant, l'année dernière, j'ai sauté le pas. Un comble à 50 ans.
Un de mes collègues est un virulent syndicaliste, qui ne lâche rien dans le combat. Il a notamment révélé le fait que les enfants étaient mis à l'isolement dans des chambres réservées aux adultes. Ou dénoncé notre hiérarchie qui essayait de remettre en cause unilatéralement nos 35 heures. La nouvelle direction de l'hôpital voulait relever un défi : «mettre les Antillais au travail» en pilonnant complètement notre accord passé...
La DRH lui est tombée dessus pour abandon de poste, parce qu'il tenait sa permanence syndicale. Il a écopé d'une mise à pied d'un an sans solde dont six mois avec sursis, sans rémunération forfaitaire. Bien qu'on ait remporté des sièges de délégués syndicaux aux dernières élections, la direction refuse toujours de nous reconnaître comme des interlocuteurs. Elle multiplie les manoeuvres pour nous faire plier : refus d'octroyer les heures de délégation, rétention de courrier.
Quand notre collègue syndicaliste en a eu fini de sa peine, son affectation était située à plus de 30 km de chez lui. Pour lui montrer notre solidarité, nous l'avons accompagné pour sa journée de reprise. Ce jour-là, nous avons tous été montrés du doigt par le directeur des soins et menacés individuelleme