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Libération

La Chine nargue Alcatel à Lannion

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Alors que le français licencie, l'équipementier Huawei embauche.
publié le 20 mars 2007 à 6h44

Les syndicalistes d'Alcatel-Lucent voient cela comme une provocation. A quelques centaines de mètres du site de l'équipementier, à Lannion (Côtes-d'Armor), une petite structure est en train d'embaucher. L'employeur est le chinois Huawei. L'un des concurrents les plus redoutables d'Alcatel-Lucent sur le marché des équipements télécoms. «Dans le climat actuel, cela nous a fait sursauter, confesse Hervé Lassalle, délégué CFDT chez Alcatel-Lucent. Huawei, c'est le diable qui casse les prix.»

Spécialistes. Alors que 217 emplois doivent être supprimés chez l'équipementier français (sur 1 200 environ), une petite vingtaine devrait voir le jour presque simultanément, à quelques pâtés d'immeubles. Gaston Khoury, vice-président des solutions sans fil chez Huawei, confirme «la mise en place d'une équipe, et la création d'un centre à Lannion pour être plus proches de nos clients». Et notamment, France Télécom. «Mais ce n'est pas le seul client sur la zone», précise le dirigeant. Le projet porte sur l'embauche de dix personnes épaulées par une équipe «support» d'autant. Sept à dix spécialistes viendront de Chine.

L'essentiel des forces de Huawei en France est concentré dans la région parisienne : près de 150 personnes, déployées sur trois sites. L'effectif pourrait être porté à 500 dans les trois à cinq ans à venir. Le chinois, d'une grande discrétion, a fait ses premiers pas en France fin 2003. Depuis, son portefeuille de clients n'a cessé de se développer :