Hier, le nouveau patron de Total, M. de Margerie, a été mis en garde en vue dans une affaire de corruption.
C'est quand même dommage, que la première des entreprises françaises soit ce qu'elle est. Qu'au premier jour du procès Erika, son avocat, Me Soulez-Larivière, réclame la nullité des poursuites. C'est un peu déroutant, que Thierry Desmarest ait quitté ses fonctions à la veille même du procès. On se demande si c'est de l'inconscience, de l'indifférence, un complet défaut de sens symbolique...
C'est embêtant que monsieur de Margerie, s'il déclare «avoir évolué sur l'environnement», en soit déjà à sa deuxième garde en vue. C'est gênant, de comparer sa profession de foi en affaires («rien ne remplace la poignée de main et la chaleur humaine») et le versement supposé de pots-de-vin à des décideurs iraniens, au moment où il était directeur du secteur Moyen-Orient.
Et les commissions occultes que Total aurait versées pour contourner le programme pétrole contre nourriture, ça aussi, c'est désagréable. Et le libellé de la poursuite contre monsieur de Margerie : «Complicité d'abus de biens sociaux et complicité de corruption d'agents publics étrangers», ça fait mauvais effet. Et au Cameroun, cette autre affaire de corruption présumée... On n'en finit pas, on n'en peut plus, on cherche un peu d'air frais.
Rien d'étonnant, évidemment, à ce que le mélange pétrole + argent + pouvoir ne donne que des cocktails pas légaux, suivis de gueules de bois vraiment dégu