Il y a quelques mois, l'on demandait à Pascal Lamy à quoi pouvait bien encore servir une OMC, envasée jusqu'aux cils dans le cycle de Doha. La réponse du boss du commerce planétaire : «C'est une leçon de l'histoire, quand le législateur se bloque, le juge a plus de travail», soufflait-il (Libération du 28 juillet). Un petit tour au siège de l'Organisation mondiale du commerce cette semaine, théâtre d'un fritage en règle entre Européens et Américains autour des subventions Airbus-Boeing, le prouve.
Préjudice. Washington a fustigé les «15 milliards de dollars d'aides» par quatre gros bras (Allemagne, Espagne, France, Royaume-Uni). Un montant gonflé par le jeu d'un coefficient multiplicateur aussi étrange que perfectionné si cela avait été des emprunts au taux commercial à pas moins de 100 milliards de dollars par les Américains. «Un préjudice grave» pour Boeing : Airbus a pu vendre ses avions «plus vite et moins cher»... Des perfusions de cash qui ont permis, ajoute le camp américain, à l'avionneur européen de devenir le numéro 1 mondial entre 2003 et 2006. Malgré le trou d'air actuel, Airbus «reviendra sur le marché dans un avenir très proche» et «a déjà commencé à engranger de nouvelles commandes». Grâce à la manne publique, s'entend.
Bruxelles n'a pas vraiment aimé le réquisitoire ; et a accusé Washington de «réécrire l'histoire», s'est étranglé Pieter Jan Kuijper, de la Commission européenne, rappelant un deal encad