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Libération

La folle semaine des sorciers du grand capital

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Ou comment les fonds d'investissements font la pluie et le beau temps. Démonstration avec trois entreprises.
publié le 24 mars 2007 à 6h48

Comment se porte le capitalisme financier ? Très bien, merci pour lui. Cette semaine, trois belles histoires, dans trois secteurs différents (l'eau, la banque et l'automobile) illustrent le poids considérable pris par les fonds d'investissements dans la stratégie des firmes.

La Saur

Un prix de vente multiplié par deux

Sept cents millions d'euros en deux ans. Voilà ce qu'a empoché PAI Partners, un fonds d'investissements qui gère la bagatelle de 7 milliards d'euros placés au gré des occasions. Lundi, ce fonds annonce avoir ouvert des «négociations exclusives» pour la vente de la Saur, le numéro 3 de la distribution de l'eau en France, à un consortium emmené par la Caisse des dépôts et consignation et l'industriel Séché Environnement. Prix de la cession : 1,72 milliard d'euros. Or deux ans auparavant PAI achetait la même Saur, à Bouygues pour 1,037 milliard d'euros. Que s'est-il donc passé en deux ans ? La Saur a-t-elle inventé une technique révolutionnaire qui transformerait le sable en eau ? Bouygues aurait-il bradé son ex-filiale ? Quelle est donc la recette de PAI ? Quand on regarde les évolutions du chiffre d'affaires (+ 6 % entre 2005 et 2006) et celle du résultat d'exploitation (+ 17 %), on comprend que la société, même si endettée, est en forme. Mais pas de quoi expliquer un prix de vente presque multiplié par deux en deux ans. La raison est double et n'a pas grand-chose à voir avec le savoir-faire de PAI. Depuis 2005, les cours de Bourse de Suez et de Veolia, les