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RTT: les salariés de Visteon capitulent

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Menacés de licenciement, ils ont accepté par vote de «vendre» 10,5 jours. A moitié prix.
publié le 24 mars 2007 à 6h48

Le chantage a fini par payer. Appelés à renoncer à une partie de leurs RTT pour ne pas se faire licencier, les ouvriers de Visteon ont fini par dire oui à leur direction. Lors d'un référendum consultatif organisé jeudi ­ et dont le résultat a été donné vendredi matin ­, 666 salariés de l'équipementier automobile américain ont approuvé le rachat de leur RTT, contre 278 qui ont dit non. Le projet devrait être maintenant détaillé aux élus du personnel lors d'un prochain comité d'entreprise. Lors d'un premier vote, le 12 mars, le non l'avait emporté par 498 voix contre 455. L'usine emploie 1 200 personnes, dont 200 intérimaires. Son activité principale est la production de climatiseurs pour les constructeurs automobiles.

Le marché proposé par la direction était très simplement exposé dans une lettre envoyée il y a quelques semaines à tous les salariés. Pour que le site de Visteon Charleville-Mézières (Ardennes) puisse obtenir le marché des climatiseurs pour Ford, seule condition au maintien de l'emploi, il fallait renoncer aux RTT. «La compétition entre équipementiers et pays de l'Est nous oblige à nous dépasser et à adapter l'accord des 35 heures, écrivait Eric Codron, le directeur du site. Le rachat de 10,5 jours de RTT est impératif.» Mais un rachat à prix réduit. Les 10,5 jours doivent être échangés contre une augmentation de 2,625 % (soit 0,25 % de hausse par jour rendu), soit la moitié de la valeur réelle d'une journée de travail.

Sacrifice. Cette proposition a