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Libération

Bruno Julliard, président de l'Unef, principal syndicat étudiant. «Il y a déjà eu des progrès énormes»

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publié le 26 mars 2007 à 6h49

Il y a des différences très importantes au sein des filières, une grande hétérogénéité dans la préparation à l'emploi. De manière générale, tous les chiffres le démontrent: lorsqu'on sort diplômé, on a deux fois plus de chances d'accéder à un emploi que sans diplôme. Le diplôme universitaire reste donc la meilleure arme pour lutter contre le chômage. Il y a déjà eu des progrès énormes avec la professionnalisation de certaines filières, comme les IUT, les BTS, les licences professionnelles, les masters pro, etc. Le problème, c'est que le diplôme n'est pas toujours reconnu dans le monde du travail. Je connais beaucoup d'étudiants qui ont préféré ne pas dire qu'ils avaient un bac + 5. De crainte que les entreprises ne veuillent les embaucher, car il aurait fallu les payer trop cher.

Comment améliorer le lien université-emploi ?

Cela suppose de lutter contre l'échec à l'université. Le diplôme n'est pas totalement adapté au nouveau public. Il n'est pas assez multidisciplinaire. Aujourd'hui, les IUT et les BTS, qui sont des filières courtes professionnalisantes, sélectionnent à l'entrée. Or, avant, elles assuraient l'ascenseur social. Maintenant, ce sont les meilleurs bacheliers qui y accèdent. Du coup, on retrouve sur les bancs de la fac des étudiants destinés aux filières courtes. Et dans les filières générales, ils sont souvent un peu perdus. Il faudrait réformer le premier cycle à l'université, afin que la spécialisation ait lieu durant la troisième année. Il faudrait mettre en