Deux préalables. D'abord, l'enseignement supérieur n'est pas assez développé en France. Contrairement à ce que l'on dit, il n'y a pas trop d'étudiants. Au contraire. Il faudrait arriver à 3 millions de «postbacs» contre 2,4 millions aujourd'hui. Ensuite, l'université dispense déjà de nombreuses formations qui sont professionnelles: la médecine, le droit, les métiers de l'enseignement... Aujourd'hui, les parcours professionnels deviennent de plus en plus complexes, et le temps d'emploi est de plus en plus long. On a absolument besoin d'une formation initiale de haut niveau, assez large, qui permette éventuellement de se réorienter, y compris dans le parcours professionnel. L'enseignement supérieur effectue donc un réel travail de professionnalisation.
Les entrepreneurs sont par ailleurs inégalement attentifs au caractère opérationnel de leurs salariés. Par exemple, quand ils embauchent un ingénieur sorti d'une grande école, celui-ci n'est pas immédiatement opérationnel. Pourtant, ils lui consentent un temps de formation d'environ six mois. Alors qu'ils refusent d'embaucher des étudiants, car ils ne sont pas opérationnels. Les entreprises n'ont pas assez recours à l'emploi hautement qualifié. On le voit, en cas de difficultés, les premières victimes sont les centres de recherche et de développement. Nos entreprises donnent une part très insuffisante à la recherche. En plus, reconnaître la qualification des nouvelles générations «postbacs», c'est mieux les payer. Aujourd'hui, on