Cela faisait des années que l'on n'avait pas vu une aussi longue grève dans l'automobile. Avec comme principal mot d'ordre les salaires. Depuis le 28 février, la production sur le site Peugeot-Citroën d'Aulnay-sous-Bois est très fortement perturbée par plus de 500 grévistes, soutenus par la majorité des syndicats (CGT, CFDT, Unsa et SUD). Leurs revendications : 300 euros d'augmentation, l'embauche des 700 intérimaires et le départ à la retraite des plus de 55 ans. Malgré plusieurs rencontres avec la direction, le dialogue est au point mort.
Inflation. Samedi, pour montrer leur détermination, les grévistes ont manifesté à Paris, entre Barbès et la place de la République. Entre 1 000 et 2 000 personnes selon nos estimations. Sous une pluie persistante, les manifestants ont descendu le boulevard Magenta aux cris d'«Et un, et deux, et trois cents euros» ou «Y en a marre des découverts, y a en marre de la misère, augmentons les salaires !». Mutakieh, qui travaille à la chaîne, explique : «Je gagne 1 150 euros par mois et mon loyer est de 600 euros. C'est dur de s'en sortir. On veut plus que 20 euros d'augmentation [ce que propose la direction, ndlr].»
«C'est moins que l'inflation», renchérit Sabrina, non-gréviste travaillant à la logistique, venue manifester «par solidarité». Qui a aussi dû faire face à la baisse de la prime d'intéressement, affectée par la chute du résultat en 2006. «Quand on sait que cette baisse est due aux provisio