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Libération

Thésards : les mal-aimés du système

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Sous-payés pendant leur thèse, les jeunes chercheurs peinent également à trouver un emploi à l'issue de leur doctorat.
publié le 26 mars 2007 à 6h49

Travaille bien à l'école et la France reconnaîtra ton mérite. Pour nombre de Français, le discours «méritocrate» est toujours d'actualité. D'ailleurs, les dirigeants politiques attendent tout de ces jeunes chercheurs : découvertes, renouvellement des idées, créations de start-up, dynamisation du système public de recherche... La logique voudrait donc qu'ils soient traités avec égard. La réalité, elle, est quelque peu différente. Etat des lieux chez les «plus méritants» des étudiants : ces jeunes titulaires du plus haut diplôme délivré par l'université française ­ la thèse ­ sanctionnant huit à dix ans d'études après le bac.

«Travail non déclaré, payé au black.» De qui parle-t-on ? D'une PME sans le sou, d'un artisan employant sa famille ? Non. Le constat s'adresse à des laboratoires scientifiques publics, ayant pignon sur rue dans les plus grandes universités du pays. De nombreux scientifiques ­ 1 000 selon une évaluation du ministère délégué à l'Enseignement supérieur et à la Recherche, au moins 10 000 selon la Confédération des jeunes chercheurs (CJC) ­ y sont victimes d'un «travail non déclaré» selon l'Urssaf.

Parmi eux, plusieurs centaines sont rémunérées par des «libéralités» accordées par de multiples associations et fondations ­ en particulier dans la recherche médicale. Faibles revenus, pas de cotisation pour la retraite (à parfois 30 ans passés !) aucune assurance pour les accidents du travail, des situations illégales... Un véritable déni social,