Massifiée» et démocratisée, l'université française n'est plus ce haut lieu de la connaissance qui se tenait à distance du monde, quelque peu prosaïque et vulgaire, des affaires et de l'entreprise. Angoissés par le chômage qui les touche durement, à peine entrés à l'université, les étudiants s'inquiètent de leur avenir et de l'emploi qu'ils trouveront à la sortie. Les deux mondes qui vivaient en parallèle désormais se rencontrent. Lentement, prudemment, ils tissent des liens, avec des visions souvent antagoniques de ce que doit être leur relation et de fortes réticences de part et d'autre.
La crise du CPE (Contrat première embauche), durant l'hiver 2005-2006, a incontestablement marqué une étape importante. Elle a exprimé un profond malaise étudiant, un sentiment de précarité face à des conditions de vie détériorées et à un avenir professionnel plus qu'incertain. Les chiffres parlent d'eux-mêmes. Trois ans après leur sortie, 11 % des diplômés de l'enseignement supérieur sont au chômage. De plus, quelque 20 % des jeunes entrés à l'université quittent chaque année les bancs de la fac sans aucun diplôme. Un échec supérieur à la moyenne dans les pays développés. Sans parler des dizaines de milliers d'étudiants contraints de se salarier pour survivre, au risque de mettre en péril leurs études.
Commission
Faisant contre mauvaise fortune bon coeur, le Premier ministre Dominique de Villepin a dû abandonner le CPE devenu, pour les étudiants, le symbole honni du mépris que l'on ava