La Commission européenne a approuvé hier le nouveau plan français d'affectation de quotas de CO2 aux industries «énergivores» pour la période 2008-2012. Elle a en revanche réduit de 26,7 % les quotas proposés par la Pologne et de 14,8 % ceux de la République tchèque. Entretien avec Philippe Quirion, économiste et membre du Réseau action climat France.
Vous aviez sévèrement critiqué le premier plan présenté par la France. Aujourd'hui, comment réagissez-vous à cette nouvelle proposition ?
La France, à l'instar de la plupart du reste de l'Union européenne, avait fait preuve d'un grand laxisme lors de la première période d'affectation des quotas d'émissions de dioxyde de carbone aux installations industrielles françaises. Ses propositions, pour la période 2005-2007, sabotaient les efforts européens de lutte contre les changements climatiques. En clair, les autorisations d'émettre du CO2 étaient, en volume, supérieures aux besoins réels des entreprises concernées. Résultat ? Plutôt que de se raréfier, la tonne de CO2 est devenue abondante. Tellement abondante que son prix ne dépasse pas un euro. Bref, avec un prix aussi bas, aucune industrie, dès lors qu'elle dépasse ses quotas d'émissions de CO2 , n'est pénalisée par ses excès de pollution.
Cette tendance de prix dépréciés peut-elle s'inverser ?
Pour l'instant, seule une moitié des pays européens ont déposé leurs quotas d'émissions auprès de la Commission européenne. Quoi qu'il en soit, les quotas français correspondent à nos attent