Madrid de notre correspondant
Sur fond de nationalisme économique à peine dissimulé, la course pour la prise de contrôle d'Endesa, le fleuron électrique espagnol, a pris des tours frénétiques. Au début de ce feuilleton, en septembre 2005, l'action d'Endesa valait 21,5 euros. Aujourd'hui, elle a presque doublé !
Surprise. Le bras de fer oppose deux colosses : d'un côté, l'allemand E. ON, qui a lancé une OPA sur Endesa il y a un peu plus d'un an, et, de l'autre, une récente alliance entre un gros poisson du BTP espagnol, Acciona, et l'italien Enel, dont l'Etat transalpin possède un tiers du capital. Hier, c'était à qui misait le plus gros pour séduire les actionnaires d'Endesa : E. ON faisait passer son offre de 38,7 à 40 euros par action. En dessous du prix proposé dans la foulée par l'axe Acciona-Enel (41 euros par action). L'offre du géant allemand reste malgré tout largement favorite. Depuis un an, le groupe de Düsseldorf bénéficie de la sympathie de l'actuel patron d'Endesa, Manuel Pizarro. Non sans difficulté, et avec l'aide de Bruxelles, E. ON a aussi surmonté les obstacles juridico-administratifs semés par le gouvernement de José Luis Zapatero, peu favorable à une prise de contrôle étrangère «dans un secteur très stratégique». Wulf Bernotat, le boss de E. ON a enfin promis de conserver à Madrid le siège de direction d'Endesa.
La voie était libre pour E. ON si un pacte inattendu ne s'était formé entre le constructeur Acciona (arrivé dans la course en septembre), et