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Libération

Paris reprend son eau

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publié le 27 mars 2007 à 6h51

Bertrand Delanoë aura mis le temps, mais il s'est finalement décidé à desserrer les liens de la ville de Paris avec les deux géants français de l'eau Veolia et Suez (plus connus dans ces métiers sous le nom de leurs filiales, la Générale des eaux et la Lyonnaise des eaux). Hier, la majorité municipale a voté le principe de la sortie des deux multinationales du capital d'Eau de Paris-Sagep, la société d'économie mixte chargée de produire et de transporter l'eau jusqu'aux portes de la capitale. Une vente promise en 2003 par le maire.

«Conflit d'intérêt». Les 28 % détenus par Veolia et Suez seront revendus à la Caisse des dépôts et consignations (CDC), pour 2,1 millions d'euros. Le reste du capital restant dans les mains de la Ville. En même temps, le conseil s'ouvrira à un représentant de France Nature Environnement, une association écologiste. «Cette opération parachève la reprise en main par la mairie de Paris du service de l'eau», commente Myriam Constantin, adjointe socialiste chargée de l'eau et de l'assainissement. «Et elle met fin à un système opaque mis en place par Jacques Chirac, quand il était maire de la capitale.»

Depuis le milieu des années 80, l'eau de Paris était sous la coupe réglée de la Générale et de la Lyonnaise. En 1985, Chirac avait confié aux deux majors le soin de se partager le marché de la distribution : la Générale, via sa filiale Compagnie des eaux de Paris, prenant la rive droite, la Lyonnaise, via Force-Parisienne des eaux, la rive ga