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Libération

Grève très suivie à l'ANPE

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Plus de la moitié des salariés de l'Agence pour l'emploi sont en grève. Ils protestent contre le recours de plus en plus fréquent à des entreprises privées pour le placement des chômeurs.
par François WENZ-DUMAS
publié le 29 mars 2007 à 7h00

Plus de 50 % de grévistes, 269 agences locales qui n’ont pas pu ouvrir ce jeudi matin: le mouvement de grève auquel appelait l’ensemble des syndicats de l’ANPE (Agence nationale pour l’Emploi) a été particulièrement suivi.

«C'est une des plus fortes mobilisations dans l'histoire de l'agence», confirme-t-on au SNU-ANPE-FSU, organisation syndicale majoritaire à l'ANPE. Les salariés protestent contre les risques de démantèlement qui selon eux menacent le service public de l'emploi après la publication mercredi d'un décret autorisant l'ANPE à créer des filiales qui pourraient facturer leurs services.

Ce décret, qui met en application une disposition prévue par la loi de cohésion sociale de Jean-Louis Borloo de 2005, s’inscrit dans la politique de mise en concurrence de l’agence avec des entreprises privées pour le placement des chômeurs, politique initiée sous le gouvernement Raffarin et assumée par l’actuel directeur de l’ANPE, Christian Charpy.

Pour les syndicats, qui espéraient que ce décret ne serait pas publié avant l’élection présidentielle, l’ouverture à la concurrence des services de l’agence met en cause la notion même de service public de l’emploi, en confiant à la sous-traitance les missions de reclassement les plus aisées pour ne laisser à l’ANPE que les cas les plus lourds.

La crise d’identité que traverse l’ANPE est d’autant plus profonde que la façon dont elle remplit ses autres missions, qu’il s’agissent du contrôle de la recherche d’emploi ou du comptage de