Amsterdam de notre correspondante
Le retraité néerlandais coulerait-il des jours tranquilles sur le dos des victimes des mines antipersonnel ? La question est au coeur d'un vif débat, aux Pays-Bas, sur les pratiques des caisses de retraite. Ces fonds privés, les plus riches du monde, n'hésitent pas à investir dans les affaires les plus rentables, fussent-elles des fabricants de mines antipersonnel. Pas moins de 229 millions d'euros auraient été placés en 2006 chez des constructeurs américains de bombes à fragmentation, a révélé le 18 mars le programme télévisé Zembla. Le documentaire, diffusé en prime time par la chaîne publique Nederland 3, a provoqué un tollé.
Regret. L'indignation a été d'autant plus forte que les responsables interrogés n'ont pas montré le moindre regret. «Bien sûr, les bombes à fragmentation sont répréhensibles, mais nous n'avons pas de code de conduite interdisant l'investissement dans ces armes», a froidement déclaré Roderick Munsters, directeur du Fonds civil national (ABP), la plus grande caisse de retraite du pays (2,5 millions d'adhérents).
Alors qu'un traité des Nations unies vise à éradiquer les mines antipersonnel, le Parlement européen s'est prononcé en 2005 contre les investissements dans des sociétés produisant des mines ou des bombes à fragmentation. «Je ne crois pas que nous ayons des objections de principe contre l'industrie de l'armement», a affirmé de son côté Peter Borgdorff, directeur de l'Association néerlandaise de