On connaît la réputation de cost killer de Carlos Ghosn, acquise lorsqu'il dirigeait Nissan au Japon. Devenu patron de Renault, l'homme est resté fidèle à son image. Le constructeur français est en effet en train d'organiser la faillite d'une de ses ex-filiales, aujourd'hui sous-traitante, la Compagnie d'affrètement et de transport (CAT), pour renégocier avec cette même entreprise un contrat plus avantageux. Et ainsi améliorer sa propre rentabilité. Officiellement, dixit une porte-parole, «Renault n'a pas participé aux négociations concernant une recapitalisation de la CAT», mais le constructeur français est à la manoeuvre depuis que les ennuis financiers de son sous-traitant ont débuté. «A la CAT, c'est simple : tout ce que Renault demande, il l'obtient», commente un financier.
Dettes. Depuis 1957, la CAT a pour métier de récupérer à leur sortie d'usine les voitures Renault et de les livrer aux concessionnaires. En 2001, le constructeur français cède sa filiale et ses 2 500 salariés pour 470 millions d'euros à trois industriels internationaux spécialisés dans la logistique : le suédois Wallenius Wilhelmsen Logistic (WWL), l'anglais Autologic et le néerlandais TNT. Mais les liens ne sont pas rompus. Dans le même temps, Renault signe avec son ex-filiale un contrat pour assurer sa logistique jusqu'en 2008. Ce qui fait qu'aujourd'hui la CAT, malgré la conquête de nouveaux marchés, continue à réaliser plus de 70 % de son chiffre d'affaires avec Renault.
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