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Libération

Toute peine mérite salaire

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publié le 2 avril 2007 à 6h58

Conseil des prud'hommes de Paris, audience des référés. Elles sont jolies, la trentaine, bien coiffées, maquillées mais pas fardées. L'une porte des lunettes, elle paraît plus âgée que sa collègue. Elles passent l'une après l'autre devant le conseil de prud'hommes pour la même affaire, toutes seules, sans assistance. Toutes seules aussi, car, en face, le patron a préféré ne pas se déplacer, ce qui n'a pas empêché l'affaire d'être retenue. «Vous n'avez pas de contradicteur, constate le président du conseil, au moins vous ne serez pas interrompues, mais vous ne pouvez plus changer vos demandes.» Ça tombe bien, ni Yasmine ni Faïza ne veulent revenir sur ce qu'elles espèrent obtenir : leurs salaires. Pas d'attestation Assedic ou de revendication sur un licenciement crapuleux : toutes les deux travaillent encore dans la même entreprise, sauf qu'elles ne sont plus payées régulièrement. Le président se frotte les mains, la séance ne va pas s'éterniser pour une fois.

Yasmine est hôtesse d'accueil depuis «dix ans et trois mois», explique-t-elle. Le président calcule, «ça fait janvier 1997». Jusqu'au mois de février dernier, elle était payée normalement, 1 675 euros brut et ce malgré le changement de main en 2004 de son entreprise. «Depuis le mois d'août, en réalité, j'étais payée au compte-gouttes, pour finalement ne plus rien toucher du tout en février.»

Faïza est gestionnaire dans la même société spécialisée dans le conseil aux entreprises, elle est