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Viré sans virement

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Julien, commercial, a travaillé pendant huit mois pour un employeur fantôme.
publié le 2 avril 2007 à 6h58

«Je suis commercial spécialisé dans l'informatique. J'ai été embauché il y a deux ans dans une société de service informatique et de vente d'ordinateurs. Le salaire pour lequel j'avais signé dépassait les 4 500 euros mensuels, sans compter le remboursement de mes frais. Pour un jeune diplômé, c'était une sacrée aubaine, presque trop beau pour être vrai. J'aurais d'ailleurs dû me méfier davantage. J'ai d'abord effectué un CDD de cinq mois avant d'être pris définitivement. Mon salaire tombait régulièrement, je n'avais pas à me plaindre. C'est à mon embauche en CDI que tout a commencé à se dégrader. Je n'étais simplement plus payé et, comme un élève bien éduqué, je continuais à travailler. J'ai envoyé plusieurs lettres à mon employeur pour lui faire des demandes express de virement. Il m'appelait pour me dire de ne pas m'inquiéter et que tout allait s'arranger. Le problème est que je ne voyais jamais mon compte se renflouer. Les deux seuls chèques que j'ai reçus à l'époque de sa part étaient sans provision. A la banque, j'ai eu quelques ennuis pour avoir déposé un chèque en bois. Comme je persistais, le gérant m'a signé une reconnaissance de dette. Ensuite, ils m'ont licencié. Un mois avant mon départ, une perquisition a eu lieu dans la boîte, ils ont emmené tous les documents. Ça sentait vraiment mauvais. Après mon licenciement, j'ai intenté une action aux prud'hommes. Je m'y suis déplacé trois fois et, à chaque fois, l'audience a été reportée. La première fois, mon ex-patron