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Libération
Interview

«La libéralisation des marchés n'est pas la clé»

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Un représentant des pays Afrique-Caraïbes-Pacifique revient sur la proposition de Bruxelles d'ouvrir son marché aux pays pauvres.
publié le 5 avril 2007 à 7h02

Feu le système de préférences commerciales entre l'Union européenne et les 78 pays Afrique-Caraïbes-Pacifique (ACP). Place, à partir de janvier 2008, aux Accords de partenariat économique (APE), justifiés par la mise en conformité avec l'Organisation mondiale du commerce (OMC). Pour tenter de désamorcer l'angoisse des pays les plus pauvres et la colère des ONG, qui dénoncent la mise en concurrence dévastatrice d'économies aussi inégales (1), Bruxelles tente de lâcher du lest. La Commission a ainsi proposé d'ouvrir son marché à tous les pays ACP (2), abolissant les dernières barrières ­ tarifaires et de contingent. Tous les produits ? Sauf pour le sucre et le riz, soumis à une période de transition, jusqu'à 2015... Qu'en pense le Mauricien Shree Baboo Chekitan Servansing, coordonnateur à Genève du groupe ACP ?

L'Union européenne a fait un pas en avant vers les plus pauvres ?

C'est à se demander ce qu'il y a de nouveau dans le package ! On nous dit qu'il y aura un accès sans quotas ni droits de douanes. Mais c'est déjà quasi le cas ! Et quid des deux secteurs clés : le sucre et le riz ? Comme par hasard, les quotas et les droits de douanes demeurent. Par ailleurs, cette générosité, l'Europe nous demande la réciprocité... Et comme on ne se bat pas à armes égales, des filières entières sont menacées d'explosion : on ne peut pas lutter contre le dumping favorisé par les subventions, notamment celles à l'exportation.

Mais l'Europe vous a donné une période de vingt-cinq ans pour gérer