La vie est parfois cruelle. Vraiment trop cruelle. Prenons un grand patron, en 2006. Américain de préférence, même si la France n'est pas en reste dans ce genre de «boss attitude». Au hasard, Alan Mulally. Ce nom ne vous dit rien : après avoir émargé à la division commerciale de Boeing, il a pris en septembre le volant de Ford. Le groupe automobile s'est pris un mur en fin d'année, avec une perte de 12,7 milliards de dollars, un record en 103 ans d'histoire. Mais cela n'a pas empêché le nouveau PDG de battre aussi un record en empochant 28 millions de dollars de pactole en quatre mois !
Broutilles. Détaillons. D'abord, un salaire de 666 667 dollars, calculé au prorata de son salaire annuel fixé à 2 millions. Puis le cadeau «bonus» d'entrée de 7,5 millions. Ensuite, de minuscules «compensations» de 333 433 dollars, destinées à l'utilisation des avions de la boîte, le coût du déménagement, la maison de location (temporaire, on imagine). Enfin, quelques menues stock-options, évaluées à 19,6 millions de dollars. Si l'on ajoute les broutilles de cadeau de départ de Boeing (11 millions), cela donne, calculette à l'appui, un petit 39 millions et des brouettes... Elucubrations ? Non. Ces chiffres proviennent d'un document de Ford, transmis au régulateur boursier américain, la SEC.
Ford prévoit, accessoirement, rappelons-le quand même, une charrette de 40 000 emplois d'ici à 2008 ! Alors, normal, diront les apôtres de la culbute financière et de la prise de risques, normal aprè