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Libération

Les Smoby s'inquiètent pour leurs emplois

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Deux industriels et un financier courtisent le fabricant de jouets sans pour autant rassurer les salariés sur leurs intentions.
publié le 6 avril 2007 à 7h04

En lice pour sortir Smoby de l'ornière, trois candidats. Deux industriels et un financier. Smoby, le numéro 2 du jouet européen, plombé par 250 millions d'euros de dettes, s'est placé depuis la mi-mars en procédure de sauvegarde (lire ci-dessous). A priori, les salariés ont un petit faible pour un repreneur capitaine d'industrie. Cela tombe bien, il y en a deux autour du berceau de Smoby, un américain, MGA Entertainment, et un chinois, Cornerstone Overseas. Mais il y a tout de même, chez l'un comme chez l'autre, quelques détails qui clochent.

La troisième offre, celle du financier, la Deutsche Bank, fait peur par principe, notamment à la CGT. Parce qu'elle évoque le spectre des fonds vautours, ces dépeceurs d'entreprises malades qui pillent ce qu'il en reste. Hier après-midi, les trois candidats se sont rendus une nouvelle fois à Bercy, devant le Ciri, l'organisme qui gère les créances de l'Etat. Et hier matin, se tenait à Lavans-lès-Saint-Claude, dans le Jura, un comité central d'entreprise. D'un côté comme de l'autre, silence sur les chances respectives des trois candidats. Gilles Rizzi, le délégué CGT de Smoby s'en désole, mais n'est guère étonné : «Ici, avec les Breuil, c'est niveau zéro pour le dialogue social. Ils ont pas évolué.» Le grand-père, qui a créé Smoby en 1924, aurait légué au père, décédé en 1993, puis au petit-fils, aujourd'hui PDG et qui a pris la relève, un esprit de «petite boutique». Les salariés en sont réduits aux conjectures sur les troi