Washington de notre correspondant
Kirk Kerkorian, un ancien boxeur qui a fait successivement fortune dans l'aviation, l'industrie du cinéma, les casinos de Las Vegas et l'automobile, veut s'offrir le constructeur américain Chrysler. Sa compagnie, Tracinda Corp, a proposé jeudi 4,5 milliards de dollars à son propriétaire actuel, l'allemand DaimlerChrysler, qui cherche depuis la mi-février à se débarrasser de sa filiale américaine, abonnée aux déficits (1,5 milliard de dollars de pertes l'an dernier). Le milliardaire Kerkorian n'est pas le seul à lorgner sur Chrysler. La compagnie canadienne de pièces détachées automobiles, Magna International, ainsi que deux sociétés d'investissement, Blackstone Group et Cerberus Capital Management, ont fait des offres comparables, voire légèrement plus élevées.
Désastre. Mais l'homme d'affaires de 89 ans est un tenace. Il était déjà le principal actionnaire de Chrysler avant que Daimler ne rachète le fabricant automobile au sommet de sa gloire en 1998, pour 37 milliards de dollars. Le Chrysler Group, qui vend aussi ses véhicules sous la marque Jeep et Dodge, a entre-temps considérablement perdu de sa valeur. Présentée à l'époque comme une révolution pour toute l'industrie automobile mondiale, cette première fusion transatlantique s'est au final révélée un désastre économique. A l'instar des deux autres géants américains de l'automobile, Ford et General Motors, Chrysler s'est entêté à proposer des véhicules gourmands en essence en pleine hausse