Après les groupes d'armement EADS ou Thalès, encore une entreprise victime de la gestion éthique de la manne pétrolière norvégienne : la ministre des Finances du pays a annoncé hier que le fonds de pension public s'était retiré du capital du groupe minier sud-africain DRD Gold, accusé de mauvaises pratiques environnementales. C'est le 22e boycott de ce type, pour des raisons humanitaires ou environnementales.
En ligne de mire cette fois, la société Emperor Mines, filiale à près de 80 % de DRD Gold, qui exploite une mine d'or en Papouasie-Nouvelle-Guinée. «DRD Gold cause de graves dommages environnementaux en conséquence directe de leurs opérations minières sur le site de Tolokuma», a déclaré dans un communiqué la ministre des Finances, Kristin Halvorsen. Pour elle, la sentence est évidente : «Nous ne pouvons pas détenir d'actions dans une telle entreprise.» Rendue publique hier, cette décision a déjà pris effet : les actions d'une valeur de 430 000 euros jusque-là détenues dans DRD Gold ont été vendues ces deux derniers mois. Discrètement, pour ne pas encourager la spéculation.
Il ne s'agit pas d'un caprice moral passager. Troisième exportateur mondial de pétrole après l'Arabie Saoudite et la Russie, la Norvège dépose depuis une dizaine d'années les revenus de l'or noir dans un Fonds du pétrole géré par la Banque centrale du pays et placé en actions et obligations sur les marchés mondiaux. Depuis janvier 2005, un comité d'éthique a été mis en place pour valider l