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Libération

Salaires des PDG: les candidats font dans la surenchère

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publié le 12 avril 2007 à 7h10

Sus à la «prime à l'incompétence». Les indemnités de départ versées à Noël Forgeard après son éviction d'EADS s'invitent dans la présidentielle. Et, encore une fois serait-on tenté de dire, la droite essaie de prendre Ségolène Royal, la candidate PS, par sa gauche. Avec une bonne dose de mauvaise foi et de culot politique, l'UDF et l'UMP proposent de sévir par voie législative une fois les élections passées contre les abus patronaux. Là où pendant cinq ans la droite s'est abstenue de bouger le petit doigt. Mais en campagne, tous les coups sont permis. Y compris les plus gros.

Assaut. A tel point qu'hier on a assisté à une remarquable course à l'échalote de l'indignation. Première à dégainer, Royal, sur France 2. Hier matin, elle dénonce le «scandale». «C'est une provocation, surtout dans cette entreprise où l'Etat est actionnaire, l'Etat aurait très bien pu s'opposer à cette façon de faire.» Elle promet, si elle est élue, de «rendre publique la rémunération des hauts dirigeants des entreprises dont l'Etat est actionnaire». Bien, mais peut mieux faire. La disposition existe déjà. Et ne règle pas grand-chose. Un peu plus tard dans la matinée, son porte-parole, Arnaud Montebourg, durcit le ton. «Il serait avisé que M. Forgeard rembourse ses émoluments», lance-t-il. Montebourg est d'autant plus qualifié pour aller au front qu'il est l'auteur, avec le député de Paris Christophe Caresche, d'une proposition de loi déposée en 2004 qui visait notamment à <