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Libération

En Chine, soufflet protectionniste pour Danone

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Le français est accusé par son partenaire local de projets d'acquisitions «malveillantes».
publié le 13 avril 2007 à 7h12

Pékin de notre correspondante

Danone qui pleure, Seb qui rit, Alstom qui bout... Il faut de la sagesse pour faire des affaires dans l'empire du Milieu. Les trois groupes français, implantés en Chine de longue date, visent l'achat de partenaires locaux et se heurtent à un très net raidissement de ceux-ci, au nom d'un patriotisme économique grandissant.

Feu vert. Avant de finaliser l'acquisition du premier fabricant d'articles culinaires local, Supor Cookware pour 240 millions d'euros, Seb a ainsi dû patienter sept mois et supporter une campagne de presse virulente. Pékin a donné son feu vert mardi, mais les tribulations de Seb ne sont pas terminées : il reste à obtenir l'autorisation de l'Autorité des marchés financiers chinois, qui prendra encore quelques mois. Chez Alstom, la température est montée pendant un an, avant que se concrétise le rachat de 51 % des parts de Wuhan Boiler, un fabricant de chaudières.

L'épisode Danone (Da Neng, «grande capacité» en chinois) est encore plus symptomatique. Dimanche, Zong Qinghou, patron du groupe Wahaha (premier fabricant de boissons chinois, dont Danone possède 51 % des parts), a sonné l'alerte nationaliste sur le populaire portail Internet Sina : «Il faut que le gouvernement chinois édicte des règles pour protéger les entreprises nationales d'acquisitions malveillantes», a-t-il protesté, dénonçant la tentative de rachat de certaines filiales par le groupe français. Zong Qinghou affirme que Danone (qui réalise 10 % de son chiffre