Englué dans le népotisme, Paul Wolfowitz doit aussi faire face à une fronde sur sa très réac refonte stratégique de la Banque mondiale. L'ex-numéro 2 du Pentagone, apôtre de la guerre en Irak, a en effet enfourché une autre croisade depuis qu'il a été investi en 2005 : l'apologie de la lutte anticorruption et de la croissance économique, nouveaux alpha et oméga d'une institution censée lutter contre la pauvreté.
Austérité. Si le consensus existe sur la nécessité de combattre la corruption, ils divergent sur les moyens d'y parvenir. Les ONG y voient autant une conséquence qu'une cause de la misère dans les pays du Sud. Et ne manquent pas de rappeler que ce sont les politiques d'austérité de la banque qui ont diminué les revenus de la fonction publique et amplifié la dérive. De leur côté, certains pays donateurs, dont la France, estiment que cette politique revient à conditionner l'aide à des critères beaucoup trop sélectifs de bonne gouvernance. Avec le risque de favoriser, à l'image de l'administration de George W. Bush, des pays aux politiques économiques 100 % orthodoxes.
Poussée par la révolte de la société civile, la banque avait pourtant amorcé un aggiornamento en 2001 sur ses stratégies. «La croissance économique ne permet pas nécessairement, à elle seule, de réduire la pauvreté», jurait alors l'institution. En 2003, elle recentrait ses missions sur sept grands domaines, comme l'éducation et le sida. Wolfowitz avait très opportunément enfourché ce credo pour tent