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Libération
Interview

Vers des hypers à deux vitesses

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publié le 14 avril 2007 à 7h13

Le corps de métier représente 400 000 salariés, en majorité au féminin et à temps partiel. Aline Levron, responsable de la CFDT Commerce dénonce la casse sociale qu'induirait la disparition des caisses.

Les caissières ont-elles déjà été touchées par l'introduction des automates ?

En apparence, il n'y a pas encore de suppressions de postes, mais on note des réductions dans le volume d'heures travaillées et la disparition de CDD. Il faut savoir que les automates sont déjà implantés dans toutes les enseignes (Carrefour, Casino, Champion, Auchan) et que les directions ont déjà planifié leur installation par vagues successives jusqu'en 2008. C'est déjà ce qui s'est passé aux péages, on réduit le nombre de caissières pour forcer les gens à passer aux couloirs cartes bleues, et petit à petit elles disparaîtront aussi.

A quoi risquent de ressembler les supermarchés de demain ?

Nous courons à la déshumanisation de nos magasins. Aujourd'hui, il s'agit des automates ; demain, ce sera les puces radio-fréquence identification (RFID). Ces puces viendront remplacer les codes barres. Le client fera ses courses, poussera son chariot dans un tunnel doté d'un scanner pour lire les puces ce chaque produit, et ira payer à la borne. C'est plus de 50 % des lignes de caisse qui seront visées et près de 200 000 emplois. Ces supermarchés seront ainsi à deux vitesses : les clients à l'aise et détenteurs de cartes bleues utiliseront les automates, les personnes âgées ou celles qui ont moins de moyens passe