« La souffrance au travail est invisible. Pour trouver cette parole sur la souffrance, il fallait la chercher ailleurs. Dans l'intimité.»
Sophie Bruneau, auteure du documentaire Ils ne mourraient pas tous... (5 juillet 1999).
«C'est le film qu'on a eu le plus de mal à faire. En termes de temps et de coût humain. C'est aussi le premier film qu'on a fait sans le financement des télés.» En 2006 sortait en salles le documentaire de Sophie Bruneau et Marc-Antoine Roudil, Ils ne mouraient pas tous mais tous étaient frappés. Un huis clos filmant des salariés malades de leur boulot dans des consultations spécialisées. Sans jamais montrer une usine ou un bureau, il dessinait, hors champ, «la guerre économique qui se déroule dans le monde du travail».«La même semaine, les Bronzés sortait avec 950 copies. Notre film n'était diffusé que sur 10 copies...» Un an plus tard, Ils ne mourraient pas tous... a fait 70 000 entrées, est sorti en Belgique, en Suisse, en Allemagne. Des syndicats, des entreprises demandent à le projeter.
Depuis dix ans, côté fiction, Ressources humaines, puis l'Emploi du temps (Laurent Cantet), Trois-Huit (Philippe Le Guay), Violence des échanges en milieu tempéré (Jean-Marc Moutout) ou Sauf le respect que je vous dois (Fabienne Godet) ont projeté sur les écrans le harcèlement moral et les délocalisation