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Libération

«Le matin, on a les mêmes poils de chien»

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publié le 16 avril 2007 à 7h14

«Au début, c'était génial, on vivait à l'opposé des autres couples : le dimanche soir c'était la fête, j'allais le revoir, le vendredi, j'étais déprimée...» Anaïs (28 février 2005).

En toute illégalité, la charte de leur entreprise ­ une société de conseil américaine ­ interdit les relations entre collègues. Anaïs, 30 ans, et Luc, 39 ans, sont amoureux. Interviewés il y a deux ans, ils se planquaient de leurs collègues. Aujourd'hui... ils se planquent toujours. «Depuis, nous nous sommes installés ensemble, raconte Anaïs. Pour nous rendre compte que beaucoup de collègues habitaient notre quartier. On ne va jamais au marché ensemble. Si on se croise sur la place, on se fait la bise, au cas où un collègue nous regarderait par sa fenêtre. C'est toujours moi qui ferme les volets. Je sors le chien la nuit. Le problème, c'est que je viens souvent au bureau avec, sur ma jupe, les mêmes poils de chien que ceux que Luc a sur sa veste... Je me suis mise à chercher un autre emploi. Je disais déjà ça il y a deux ans, mais, là, j'ai fait appel à un cabinet de recrutement. On commence à se dire que tout le monde sait, mais que personne ne nous le dit. Récemment, l'ancienne supérieure de Luc, qui a pris sa retraite, l'a appelé. Et à la fin de la conversation : "Au fait, comment va votre petite amie, Anaïs ?" Devant elle, on s'était quand même caché pendant quatre ans... Mais comme dit Luc, notre devise, c'est celle de Nadine de Rothschild : "Si vous trompez votre femme, surt