«Big Brother, à côté, c'est la Bibliothèque rose. Avec les nouvelles technologies, c'est nous qui, sans le savoir, constituons notre propre dossier.»
Jean-Emmanuel Ray, professeur de droit du travail, sur la cybersurveillance (5 janvier 2004).
Sophie Nerbonne, chef de la division des affaires économiques à la Cnil, observe: «Depuis deux ou trois ans, on voit se multiplier le nombre d'entreprises qui équipent leur flotte de véhicules de moyens de géolocalisation. Des PME surtout, dans les secteurs des transports, des livraisons, les chantiers publics... La Commission nationale de l'informatique et des libertés reçoit plus d'une centaine de dossiers par mois. Ces entreprises veulent gérer les livraisons savoir si les marchandises sont livrées dans les délais par exemple , mais aussi surveiller le temps de présence des salariés. Le marché des outils de géolocalisation a explosé, et ceux-ci reviennent de moins en moins chers. En contrepartie, c'est la question de la surveillance et de la liberté des individus qui est soulevée. Avec les nouvelles technologies, on est de plus en plus dans un monde de traces. Tous les moyens sont appelés à la rescousse. On sait que de plus en plus de recruteurs "googlisent" leurs candidats à l'embauche, ou font des recherches sur leurs blogs personnels. Les badgeuses par carte ont tendance à être basculées sur un mode biométrique, avec reconnaissance des empreintes digitales ou du contour de la main. Aujourd'hui, il n'y a