Tokyo de notre correspondant
Le réchauffement entre le Japon et la Chine, puissances rivales et partenaires économiques, n'est pas que diplomatique. Il est aussi climatique. En divers lieux, les Japonais constatent avec peine que leurs forêts sont victimes des mêmes maux : feuillages desséchés, sols arides, branches et troncs dénudés... Aux abords de certains lacs, des scientifiques ont remarqué des détails lugubres. Tel le passage du vert bien connu des lacs à un bleu malvenu, preuve de la disparition des planctons d'eau douce. Des symptômes identiques à ceux notés, il y a une vingtaine d'années, en Europe et en Amérique du Nord. Comme l'Alsace ou le Québec dans les années 80, le Japon est victime de pluies acides. Des «pluies noires» chinoises.
«La Chine est le premier pays émetteur d'oxydes d'azote et de dioxyde de soufre, responsables des pluies acides. Quinze de ses villes comptent parmi les vingt les plus polluées du monde», note un chercheur de l'Université des sciences de Tokyo.
Ironie. Les Chinois ne sont pas les seuls à souffrir de leur pollution. Au Japon, pays qui a longtemps sacrifié son environnement sur l'autel du développement industriel et milite aujourd'hui pour un «retour aux forêts» (slogan d'une campagne lancée en 2005 pour l'Exposition universelle d'Aichi sur le développement durable), des habitants souffrent de pneumonies : certaines seraient liées aux émanations des centrales électriques chinoises alimentées au charbon. La pollution mad