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Critique

Lula veut noyer le pétrole de Chávez sous les biocarburants

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publié le 17 avril 2007 à 7h15

São Paulo de notre correspondante

Le premier sommet sud-américain de l'énergie, qui s'ouvre aujourd'hui à Caracas (Venezuela), s'annonce musclé. Deux hommes forts vont en effet y confronter deux politiques énergétiques différentes : d'un côté, le président vénézuélien, Hugo Chávez, qui veut fournir à ses voisins pauvres du pétrole et du gaz (abondants dans son pays) à prix subventionnés. De l'autre, le Brésilien Lula, qui veut promouvoir les biocarburants, en tête desquels l'éthanol, dont le Brésil est le pionnier. Dès ce matin, Lula compte bien faire le forcing pour imposer ses vues à son voisin. Et le président brésilien a quelques billes dans son sac.

«Flex fuel». En mars, lors de la visite de George Bush, Brasília et Washington ont en effet signé un mémorandum pour encourager la production de ce type de carburants dans des pays tiers, notamment en Amérique centrale. Objectif, créer des emplois dans les pays concernés et anticiper la hausse prévue de la demande mondiale pour les carburants verts, à laquelle le Brésil et les Etats-Unis ­ les deux principaux producteurs d'éthanol ­ auront du mal à répondre. Réchauffement climatique et volonté de réduire la dépendance aux pays pétroliers ont conduit George W. Bush à annoncer, en janvier, que les Etats-Unis réduiraient leur consommation de carburants fossiles de 20 % d'ici à dix ans. Et récemment, l'Union européenne a décidé d'utiliser au moins 10 % de biocarburants dans les transports à l'horizon 2020.

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