Lavans-lès-Saint-Claude (Jura), envoyée spéciale
Lavans-lès-Saint-Claude semble avoir été bâti aux heures heureuses de Smoby. Ce village du haut Jura, qui compte 1 900 habitants dont 350 travaillent pour le fabricant de jouets et au moins autant pour ses sous-traitants, pourrait avoir été construit dans les années 60. A part une HLM excentrée, il est essentiellement constitué de petits pavillons coquets. Dans les jardins, cabanes et camionnettes d'enfants sont toutes siglées Smoby. Pourtant, ni la population ni les élus ne sont réellement montés au créneau depuis la crise qui frappe l'entreprise. «Le risque pour l'emploi est énorme, mais la mentalité d'ici est persistante. Beaucoup pensent encore que, pour vivre tranquille, mieux vaut ne pas faire de bruit et laisser les patrons gérer tout ça», se désespère Elisabeth Boyer, candidate PRG et PS aux législatives sur la circonscription. Gilles Rizzi, le délégué CGT, pense que les salariés se sentent «dépossédés» par la complexité de la situation financière de Smoby. «Personne n'y comprend rien, tout le monde a peur, alors les gens préfèrent se ranger derrière l'avis d'une direction qui ne leur donne aucune information.»
Créanciers. D'ailleurs, si les salariés ont débrayé quelques heures vendredi, phénomène exceptionnel chez Smoby, c'est uniquement à la demande de la direction. Il y a un mois, Jean-Christophe Breuil, le PDG, plaçait sa société en plan de sauvegarde pour échapper à la pression de ses créancier