New York correspondance
Jamais le changement climatique n'avait été débattu par le Conseil de sécurité. C'est à l'initiative du Royaume-Uni, qui le préside en avril, qu'un débat a pu être organisé mardi sur les menaces que laisse planer ce phénomène sur la sécurité de la planète. «Aucun forum international ne l'a encore traité sous cet angle», note un document remis par la présidence du Conseil en préparation du débat, auquel plus de cinquante ministres et ambassadeurs ont participé.
L'idée de réfléchir à la manière dont le changement climatique pourrait créer de nouveaux conflits dans le monde et au rôle que pourrait jouer le Conseil de sécurité a suscité la réticence de plusieurs pays. Les Etats-Unis, la Chine et la Russie estiment que le thème abordé n'entre pas dans les prérogatives du Conseil. Pour eux, il existe déjà des organes internationaux adaptés, telle la Convention des Nations unies sur les changements climatiques (UNFCC). Certains vont même jusqu'à parler de pratique dangereuse. «Transformer des prévisions incertaines à long terme en menaces sécuritaires équivaut à une modification officieuse de la charte de l'ONU», s'est plaint l'Inde. Réponse de la Grande- Bretagne et des autres pays européens : si le Conseil ne peut être l'instance prioritairement en charge, il ne peut y avoir d'exclusivité quand il s'agit d'un problème mondial. La ministre des Affaires étrangères britannique, Margaret Beckett, qui a participé aux négociations du protocole de Kyo