Amsterdam correspondance
Il n'y a pas qu'en France ou aux Etats-Unis que les rémunérations des patrons créent la polémique. L'association des actionnaires néerlandais (VEB) a publié le 18 avril un palmarès des pires pratiques en la matière. Les patrons de Heineken et des banques ING et ABN Amro ont été épinglés, ainsi que Jan Benninck, le PDG du groupe agroalimentaire Numico, qui a touché l'an dernier une prime de 14 millions d'euros. Montant jugé «exorbitant» par les petits porteurs.
Beau geste. Michiel Boersma, le PDG de la société Essent, leader de l'énergie aux Pays-Bas, a renoncé le 3 avril à son bonus annuel de 1,3 million d'euros, qui aurait porté son salaire annuel à plus de 2 millions. Un niveau «difficile à expliquer à l'homme ordinaire», a dénoncé la Fédération des syndicats néerlandais (FNV). Le beau geste de Michiel Boersma, qui n'a été imité par personne, a clos le débat sur son traitement. Mais pas, loin s'en faut, celui sur les primes exorbitantes des PDG de grands groupes néerlandais.
Après l'annonce des salaires de plusieurs PDG, le Parlement a discuté, le 11 avril, des mesures à prendre pour limiter les abus. Wouter Bos, le ministre des Finances, a refusé la proposition venant de sa propre formation, le Parti du travail et du progrès (PVDA). A la demande des syndicats, les députés de gauche auraient voulu instaurer une «taxe sur l'avidité», en faisant passer de 52 % à 55 % l'impôt sur la tranche de revenus la plus élevée, plus de 250 000