Berlin de notre correspondante
Heinrich von Pierer, 66 ans, a finalement accepté d'endosser la «responsabilité politique» d'une série de scandales de corruption qui secoue depuis des mois son groupe, le géant allemand de l'industrie Siemens.
Caisses noires. Président du conseil de direction de 1992 à 2004, puis président du conseil de surveillance, il a annoncé dans la nuit de jeudi à vendredi vouloir présenter sa démission à la prochaine réunion de cet organe, le 25 avril.
Les affaires qui ont terni l'image de Siemens se sont toutes déroulées du temps où Pierer tenait les rênes. Un vaste système de caisses noires (le ministère public parle de plus de 400 millions d'euros) aurait permis d'arracher d'importants contrats de télécommunication à l'étranger, notamment dans le cadre des Jeux olympiques d'Athènes en 2004. Une autre affaire porte sur la tentative présumée de soudoyer AUB, un petit syndicat allemand, pour affaiblir le puissant syndicat de la métallurgie IG Metall. Des cadres du groupe sont aussi convaincus de tentative de corruption sur des responsables du producteur italien d'énergie Enel... «Seul quelqu'un qui ne connaît pas le groupe en interne peut croire que la direction ne savait rien de ces pratiques», s'insurge Werner Neugebauer, le président du syndicat IG Metall. Le «système Siemens», comme l'appelle la presse allemande, était de plus en plus perçu comme le «système Pierer». Plusieurs managers, proches de l'ex-patron, ont été mis en examen. Heinr