Amsterdam de notre correspondante
Aussi bizarre que cela puisse paraître, l'offre de rachat du groupe financier néerlandais ABN Amro par la banque britannique Barclays n'a, hier, guère suscité d'émoi aux Pays-Bas. Ce qui constitue à ce jour la plus grande fusion jamais réalisée dans le secteur bancaire (lire ci-contre) et la perte d'un fleuron pour l'économie batave 105 000 employés à travers 60 pays, 4,7 milliards d'euros de profits en 2006 n'a provoqué aucune lamentation syndicale, ni grand débat politique.
«Claques». «Pour Barclays, c'est un grand pas en avant, mais pour ABN Amro, c'est la fin», a simplement constaté Michel van der Stee, un expert financier de la banque Van Lanschot. A l'annonce de 12 800 suppressions d'emplois et de 10 800 postes délocalisés, sur des effectifs totaux de 228 000 personnes, les syndicats néerlandais ont juste légèrement tiqué. «Où les claques vont-elles donc tomber ?», s'est interrogé Ahmed Kansouh, un porte-parole de la Fédération des syndicats chrétiens (CNV). Réponse de Rijkman Groenink, le PDG d'ABN Amro : aucune inquiétude à avoir aux Pays-Bas, où «l'essentiel des suppressions de postes n'aura pas lieu». Le grand patron a aussi insisté sur le fait que la nouvelle entité, qui sera britannique mais aura son siège à Amsterdam, «conservera son caractère néerlandais».
Dès l'annonce de pourparlers avec Barclays, le 19 mars, la Fédération des syndicats néerlandais (FNV, 1,1 million de membres) a plutôt bien réag