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Libération

Au Chili, le Transantiago conduit tout droit à la crise

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publié le 25 avril 2007 à 7h25

Santiago du Chili correspondance

Ce devait être la solution miracle, une petite révolution à laquelle les Chiliens devraient s'adapter malgré eux, mais «pour leur bien». Le Transantiago, le nouveau système de transport public de la capitale, rendrait le voyage plus agréable et plus rapide pour l'usager. Moderne, il promettait une forte réduction de la pollution générée par la circulation et les bouchons, cause principale de la couche noirâtre qui obstrue le ciel de Santiago tous les hivers et en fait l'une des capitales les plus polluées au monde (1). C'est ainsi que le présentaient, un brin paternalistes, le gouvernement de la présidente Michelle Bachelet et les spots publicitaires ajourés de l'aimable sourire du populaire footballeur chilien Iván Zamorano.

Cauchemar. Las ! depuis plus de deux mois, le miracle qui allait témoigner de la modernité du Chili est devenu le cauchemar des Santiaguinos (2), la bête noire de la présidente Michelle Bachelet, qui chute dans les sondages. A tel point qu'elle a procédé à un changement ministériel le 26 mars. C'est le nouveau ministre des Transports, René Cortázar, qui est censé sauver le système. Il est un des fondateurs du projet impulsé par le président précédent, Ricardo Lagos. Et sa tâche est immense. Le 18 avril, un sondage montre que le Transantiago est devenu pour les Chiliens le principal problème du pays, avant la délinquance et le chômage.

C'est que la déception est à la hauteur de l'espoir engendré. Le nouveau système s