Menu
Libération

Airbus : la colère en prime

Article réservé aux abonnés
publié le 26 avril 2007 à 7h26

Toulouse de notre correspondant

Intéressement pour l'année 2006, payé en 2007 : 0. Participation : 2,82 euros pour un salaire annuel brut de 15 000 euros, 3,14 euros pour un salaire de 30 000. «C'est indécent !» s'étouffe le délégué central CFDT d'Airbus, Pierre-Henri Coat. Les finances de l'avionneur européen ne sont pas au mieux, convient le syndicaliste. Mais tout en bas de l'échelle salariale, le salarié qui a touché 3 200 euros l'an dernier, intéressement et participation confondus, digère mal d'avoir à peine de quoi se payer ce coup-ci une boîte de sardines alors que son ex-PDG, Noël Forgeard, peut quitter la maison avec plus de 8 millions d'euros. Grande première dans le Disneyland social d'Airbus où les syndicats aiment les patrons et vice versa : des débrayages spontanés ont éclaté hier sur divers sites comme l'usine Clément-Ader d'où sortent les A 340.

«En vrille». «Nous ne sommes pour rien dans ces mouvements. Il n'y a pas eu de mot d'ordre», précisent tout de suite CGT, CFDT et Force ouvrière, majoritaire et champion de la «responsabilité». La diffusion par leurs soins des propositions de la direction générale concernant ces primes, faites mercredi matin, a suffi. Hier à la première heure, les salariés d'Airbus avaient eu le temps de réfléchir à la question et de faire le lien avec l'annonce des premières mises en examen des cadres d'EADS, maison mère d'Airbus, pour délit d'initiés : ils avaient vendu leurs actions avant que ne soient rendus publics