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Libération

La France rame avec un modèle inverse

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L'Hexagone, dont la croissance repose sur la consommation intérieure, ne profite pas de l'embellie.
publié le 26 avril 2007 à 7h26

Le grand retour de l'Allemagne, première économie de l'Union européenne, est-il une bonne nouvelle pour la France ? Oui, évidemment. Mieux vaut avoir son premier partenaire commercial en forme que sur les rotules. Or, depuis 2001 et l'éclatement de la bulle Internet, l'Allemagne était alitée. Sans aucune ressource. Et donc sans débouchés pour les entreprises hexagonales. Faut-il pour autant s'attendre à ce que Paris remonte, dans la foulée, ses perspectives de croissance ? Pas si sûr. Car la situation économique de la France et de l'Allemagne est totalement renversée. Pour faire simple, en France, c'est la consommation des ménages qui tire depuis plusieurs années notre modeste croissance vers le haut. Notre commerce extérieur, lui, est fortement déficitaire, et l'investissement des entreprises raplapla. La situation allemande est l'exact négatif de cette photo.

C'est d'abord le commerce extérieur (et notamment la progression des exportations avec + 13 % en volume en 2006) qui booste la croissance du PIB. Et ce malgré la hausse de l'euro. En revanche, la demande intérieure reste encore bien maigrichonne : le consommateur allemand a payé très cher la politique de rigueur salariale menée depuis le milieu des années 90. Jusqu'à présent, les deux modèles (une relance par la demande pour la France, et une relance par l'offre pour l'Allemagne) avaient au final des résultats identiques : une croissance médiocre. En tout cas très loin du rythme de la croissance mondiale. Mais, depuis