On savait que l'histoire du fer dans les épinards ça ne marche que pour Popeye. On sait depuis jeudi (1) qu'il est inutile d'espérer calmer la fièvre climatique de la planète en saupoudrant de fer les océans. Une avancée majeure, résultant d'un vaste programme international mené autour des îles Kerguelen.
L'idée de semer du fer dans l'océan pour refroidir la Terre semble absurde. Elle est caressée depuis quinze ans par des ingénieurs américains, soutenus par des financiers. Lesquels rêvent de capter les milliards de dollars du futur marché du carbone. L'idée repose sur un constat : l'océan dispose de deux pompes pour soutirer le carbone de l'air. La première, physique, correspond à la plongée vers le fond d'eaux de surface chargées en carbone dissous. La seconde, biologique, résulte de la fixation du carbone par les organismes marins, photosynthèse du phytoplancton, formation de coquilles et squelettes. Carbone qui, sous la forme de déchets ou cadavres, se retrouve au fond de l'eau puis dans les sédiments.
«Bloom». Depuis un siècle et demi, ces pompes ont fait disparaître un tiers du carbone émis par l'homme en brûlant charbon, gaz et pétrole , qui intensifie l'effet de serre. Si personne n'imagine agir sur sa composante physique, la biologique a titillé les esprits. Dans de vastes espaces, au large des continents, dans les tropiques et l'océan Austral, l'océan est très vide de vie. Le phytoplancton pourrait s'y trouver en bien plus grandes quantités. La preuve ? De temps