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Libération

La sécheresse fait tempêter le patronat italien

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Le niveau du Pô menace la production agricole et industrielle.
publié le 28 avril 2007 à 7h28

Rome de notre correspondant

Jusqu'à présent, le patron de Fiat et de Ferrari, Luca Cordero di Montezemolo, guettait principalement les évolutions du cours du pétrole. C'est désormais celui du Pô qui suscite ses inquiétudes. Dans de nombreux endroits, le long fleuve du nord de l'Italie est presque à sec. Depuis septembre, les réserves en eau ont diminué de 20 à 50 % par rapport à l'an passé. Le niveau de chaleur atteint au mois d'avril en Italie fait craindre une sécheresse encore plus dramatique que celle de 2003, et le gouvernement envisage de décréter d'ici quelques jours «l'état de crise naturelle». Non seulement l'agriculture transalpine risque de pâtir lourdement de cette siccité, mais les industriels sont aussi préoccupés des conséquences sur la production. «S'il ne pleut pas dans les prochains mois, nous serons contraints d'arrêter les usines», s'est ainsi alarmé, mercredi, Luca Cordero di Montezemolo, qui est aussi le président de la Confindustria, le patronat italien. A Isola Serafini par exemple, la centrale hydroélectrique de l'Enel, située près de Plaisance, à mi-parcours du Pô, tourne déjà au ralenti. «En moyenne, elle produit deux millions de kilowatts par jour, mais en ce moment, le niveau est tombé à 0,7 million», a indiqué l'un des ingénieurs de la centrale. Dans les provinces méridionales de la plaine du Pô, certains élus craignent même que l'eau potable vienne à manquer durant l'été. Les entrepreneurs redoutent qu'entre les besoins croi