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Libération

Warren Buffet, nouvelle locomotive du fret américain

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publié le 28 avril 2007 à 7h28

New York intérim

Quand le grand sachem voit le cheval de fer dans ses rêves, les braves sortent leurs peintures de guerre et enfourchent leurs destriers. C'est ainsi que l'histoire des Etats-Unis progressait au XIXe siècle ­ tout au moins dans sa version Lucky Luke. Aujourd'hui, le concept de frontière a été actualisé : quand l'investisseur Warren Buffet, le troisième homme le plus riche du monde, voit une opportunité d'investissement, il achète des actions, et Wall Street se précipite . C'est ce qui s'est passé, début avril, lorsque le fonds d'investissement de Buffet, Berkshire Hathaway, a annoncé qu'il détenait 11 % de la vénérable compagnie de chemin de fer Burlington Northern Santa Fe (BNSF) et qu'il devenait son principal actionnaire. Dans la foulée, la chaîne de télévision financière CNBC révélait que Buffet était aussi en train d'investir ­ en secret ­ dans deux autres sociétés ferroviaires nord-américaines.

Oracle. La vénération pour le vieil homme de 76 ans est telle, aux Etats-Unis, que les traders ont aussitôt réagi en achetant à brassées toutes les actions faisant «tchou-tchou» qui s'affichaient sur leurs terminaux. Résultat, dès le lendemain de l'annonce de Berkshire Hathaway, le cours de BNSF et de ses concurrents Union Pacific, CSX et le canadien CN avait gagné au moins 5 %. Ce n'est qu'une fois la frénésie suiviste retombée que tout le monde s'est posé la question : pourquoi Buffet a-t-il placé ses billes dans une industrie aussi has been que le rail ?