New York intérim
Il n'y aura pas de muguet pour Paul Wolfowitz aujourd'hui à la Banque mondiale. Le président de l'institution comparaît en effet devant un conseil d'administration hostile pour défendre sa tête, dans un ultime baroud d'honneur. Embringué depuis trois semaines dans une affaire de népotisme (il est intervenu dans le transfert et l'augmentation de 45 % du salaire de sa petite amie, employée à la Banque mondiale), l'ancien numéro 2 du Pentagone et l'un des principaux architectes de la guerre en Irak a réussi à dresser contre lui l'immense majorité des employés, mais aussi des directeurs et des vice-présidents de l'organisation internationale, les Européens en particulier. Jeudi, Wolfowitz a reçu une lettre signée par 46 des plus hauts cadres de la Banque, lui expliquant que leur « légitimité dans la lutte anticorruption et [leurs] efforts de promotion des politiques de bonne gouvernance» étaient sapés par son comportement.
Faux pas. Selon des sources au sein de la Banque mondiale, l'ex-faucon de l'administration Bush, nommé à ce poste à l'été 2005, ne paie pas seulement le coup de pouce mal inspiré à sa girlfriend, mais son style de management autocratique, ses priorités jugées trop alignées avec celles de la Maison Blanche et un récent faux pas «idéologique» (un de ses adjoints aurait supprimé d'un rapport officiel toute mention des termes «planning familial» et «changement climatique»). Néanmoins, comme la Banque mondiale est