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Libération

Hugo Chávez dit«Ciao» à la Banque mondiale et au FMI

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Le Président vénézuélien a annoncé hier le retrait immédiat de son pays des institutions de Bretton Woods.
publié le 2 mai 2007 à 7h31

«Messieurs du FMI et de la Banque mondiale, nous vous disons Ciao !» C'était le 20 avril à Washington, cette phrase provocatrice était lancée par le ministre vénézuélien des Finances, Rodrigo Cabezas. Ce jour-là, il est venu à Washington remettre un chèque pour solde de tout compte de 3,3 milliards de dollars au FMI. Hier, le président Hugo Chávez, qui depuis son élection fin 1998 n'a cessé de clamer ses ambitions panaméricaines, a annoncé que son pays se retirait «avec effet immédiat» des institutions de Bretton Woods. Qualifiant la Banque mondiale et le Fonds monétaire international de «mécanismes aux mains de l'impérialisme nord-américain» destinés à exploiter les pays pauvres, le chef de file de la gauche radicale latino-américaine, réélu en décembre, a également annoncé une hausse de 20 % du salaire minimum.

A part le président socialiste de l'Equateur, Rafael Correa, aucun autre président d'une Amérique latine de plus en plus marquée à gauche n'a ouvertement salué la décision de Hugo Chávez. Récemment, Correa n'avait pas hésité à expulser d'Equateur le représentant de la Banque mondiale. Mais ce silence diplomatique n'empêche pas la plupart des dirigeants latino-américains de gauche d'émettre de sévères critiques à l'encontre du FMI et de la Banque mondiale. Tous ont vécu comme une tutelle pesante les cures d'austérité du consensus de Washington imposées par les deux institutions de Bretton Woods pendant les périodes de dettes et d'hyperinflation de