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Libération

Grève spontanée à Airbus Saint-Nazaire

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publié le 3 mai 2007 à 7h33

Saint-Nazaire envoyé spécial

De mémoire d'ajusteur en aéronautique, on n'avait jamais connu un tel mouvement. Faisant écho aux débrayages spontanés survenus à Toulouse sur le site d'EADS, il y a quelques jours, les ouvriers des sites Airbus de Saint-Nazaire (2 400 salariés) et de Nantes (2 000 salariés), en Loire-Atlantique, ont déclenché de leur propre chef, vendredi dernier, une grève totale de 24 heures qui a été reconduite à la quasi-unanimité hier matin. Dans les deux cas, un même élément déclencheur : une prime d'intéressement réduite à zéro et une prime annuelle de participation de 2,80 euros. Un montant ressenti comme une insulte par la plupart de ces ouvriers spécialisés, qui n'ont pas manqué de faire le rapprochement avec le parachute doré de plus de 8 millions d'euros accordé à l'ex-PDG du groupe EADS Noël Forgeard.

«On se donne à fond, chacun a à coeur de faire son travail le mieux possible et voilà notre récompense, s'indigne un des ouvriers qui se sont rassemblés par petits groupes sur le parking du site de Gron, aux portes de Saint-Nazaire. Ce n'est même pas le prix d'un sandwich. On aurait mieux fait de rien nous donner.»

«Cadences». Si ces fameux 2,80 euros ont servi d'étincelle, les raisons de la colère sont plus profondes et couvaient depuis plusieurs semaines. «Cette grève est le résultat d'une accumulation de problèmes, raconte Jérémy, 23 ans, qui a gardé sa combinaison de travail bleu marine frappé du sigle Airbus. On nous demande