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Libération

L'antisyndical Wal-Mart passe à la caisse

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Social. Human Rights Watch dénonce les pratiques de la chaîne américaine de supermarchés, qui commencent à peser sur son chiffre d'affaires.
publié le 3 mai 2007 à 7h33

New York intérim

Kim Jong-il, Guantanamo, le Darfour, les enfants-soldats, Wal-Mart... Cherchez l'erreur. Eh bien, il n'y en a pas. L'organisation américaine de défense des droits de l'homme Human Rights Watch (HRW), ordinairement plus préoccupée par les despotes et leur pratique du pouvoir, a publié cette semaine un vaste rapport sur les entraves à la liberté d'association dans la plus grosse entreprise du monde, Wal-Mart. Ou, pour aller droit au but, les pratiques antisyndicales du nabab de la grande distribution. Parmi ces 1,3 million d'employés (des «associés», dans le langage maison) répartis dans 4 000 supermarchés aux Etats-Unis, la société fondée par Sam Walton ne compte aucune personne syndiquée. Est-ce à dire que nul ne conteste, ne revendique ni ne proteste dans le merveilleux monde de Wal-Mart ? Bien au contraire.

«Contamination». Comme le montrent les 210 pages d'enquête rédigées par HRW, l'absence de syndicats procède d'une claire volonté patronale de tout faire pour éviter qu'ils émergent, en s'appuyant sur un droit du travail américain fort laxiste. Et, lorsque cette permissivité n'est pas suffisante, d'employer des techniques hors la loi. En quarante-cinq ans d'activité, Wal-Mart n'a vu émerger qu'une seule tentative de syndicalisation aux Etats-Unis : une équipe de bouchers, dans un magasin du Texas, qui avaient décidé d'unir leurs forces en février 2000. Quelques mois plus tard, après avoir refusé toute négociation avec eux, comme le réclame pourtant la loi,