Ce n'est pas encore l'avis de tempête mais une dépression sociale est peut-être en train de s'abattre sur la Fnac. Le premier acte se joue aujourd'hui avec un appel à la grève nationale dans les 72 magasins de l'Hexagone. Un mouvement peu fréquent dans cette enseigne longtemps réputée «sociale». Initié par la quasi-totalité des syndicats en réaction au plan de suppression de 300 postes dans les services administratifs, il témoigne d'un réel malaise des salariés sur fond de crise du marché du disque et d'érosion du pouvoir d'achat des vendeurs. Face à des syndicats qui dénoncent une mutation de l'enseigne en «un hypermarché déguisé en entreprise culturelle et citoyenne», la direction défend une «indispensable modernisation avec zéro licenciement et 100 % de reclassements». Un plan qu'elle est venue défendre ces derniers jours dans les magasins au cours d'assemblées générales parfois houleuses.
Intéressement. Dans celui des Halles, le plus grand de France, ce discours passe d'autant plus mal que la Fnac a réalisé une belle performance en 2006 en améliorant à la fois son chiffre d'affaires et ses résultats. «J'ai dix-huit ans de maison et je viens en guise de remerciement de toucher 220 euros brut d'intéressement en 2007, témoigne un disquaire qui débrayera aujourd'hui. Le résultat, c'est qu'année après année, mon pouvoir d'achat baisse.» Une réalité que ne nie pas la direction. Celle-ci souhaite y répondre en renégociant d'ici à l'été avec les syndic